Qui êtes-vous ?

3 skieurs, 1 cameraman et un hiver de ski freeride en videos.

07/02/2012

Avalanche

C'etait en 2009 , en mars, soleil , belle neige !

C etait la premiere fois que je shootais avec Yves, on s'etait mit d'accord pour faire une journee freeride sur les sybelles . Les conditions etaient bien presentes, 20 cms de fraiche, nickel pour passer une bonne journee de shooting.
On a demarré sur des runs assez faciles , et on a monté progressivement le niveau des runs, j'avais reperé depuis pas mal de temps une ligne super engagé , presque jamais faisable tant il y avait de la pente. J en parle a Yves , lui montre le spot en question et on decide de le shooter. Je savais tres bien qu a cause de la pente , il risquait de se declencher une plaque. Les risques calculés, je me decide tout de meme a rider. Je fais un run rapide pour eviter de surcharger la pente. Malgré cela, je me rends compte en arrivant en bas qu une plaque s'etait decroché derriere moi .Ca au rait pu etre un signe revelateur de la suite de la journee , mais j'ai vraiment mis ca sur le compte de la forte pente.
















Ensuite , on a rider encore quelques autres lignes, sans soucis!



La matinee etait bien avancée, on avait passé midi, le soleil de mars chauffe fort ! Un signe encore qui n'a pas ete interpreté correctement. On se dit quand meme qu on ne va pas tarder a arreter de rider, mais Yves me propose une derniere ligne que je n avais pas reconnu ! J'hesites quand meme a accepter, mais je ne m'ecoute pas plus que ca  . Encore un signe ...

Pour ce run , le start etait sur un pente concave, je ne voyais donc pas la ligne. Yves , avec sa camera part en premier pour se placer un peu plus bas. A la radio , il me donne le decompte et je m elance avec l envie de faire voler la neige , pour rendre les images plus belles ! Et pour cela , j'appuye un peu plus fort mes turns qu a l habitude. Au troisieme turn, je vois la majorité de la pente se fissurer et je me dit qu en une fraction de seconde , il va falloir decider que faire!






Le premier reflexe a ete de sortir de cette plaque, et je n'ai pas osé faire de virages sur la neige en mouvement, c'est pour cela que j ai decidé de devancer l avalanche, en allant au plus direct! Une seconde avant de sortir , une enorme vague s'est levé devant mes skis, j'étais franchement en position arriere et de retenue et donc ca m a fait voler devant l'avalanche.





Voler, oui , mais pas du tout equilibré! Du coup je chute devant l'avalanche et je sais tres bien que je n'arriverai pas a me relever avant qu elle me rattrape. Quand je la sens arriver sur moi , autre reflexe inhé, je tire mon ABS.

Ensuite tout est allé tres vite , je passe dessus dessous , je me fais secouer, je tape dans les cailloux, mais a aucun momment je me dis que je vais mourrir! J avais la conviction que j allais etre dessus une fois l avalanche arreté. C est un peu comme a l ocean, quand tu te fais massacrer par des vagues. Tu te mets en boule et attends que ca s arrete.



Donc quand ca s arrete, je me mets tout de suite a bouger pour essayer de degager mes membres., ma main droite et mon pied droit est libre, je degage la neige que j ai devant les yeux et je vois que j ai bien la tete dehors. Je crie pour appeler Yves, il arrive et me sort de là à la pelle. Impossible de se sortir tout seul , meme avec la moitié du corps dehors.

Viens le momment d'appeler les pisteurs pour leur signaler qu il n y a aucun probleme. C est vraiment quelquechose a faire, meme si la chasse que j ai pris par le chef des pistes n'a pas ete tres convaicante. Parceque je sais que si ca arrive a nouveau ,je les rappelerai pour eviter que les pisteurs ne se mettent en danger pour voir si tout est ok. Mais le meme discours sur un jeune, je ne suis pas sur que si ca lui arrive encore, aura le courage de le rappeler.





Oui j ai eu de la chance, mais j'avais mis toutes les chances de mon coté en ayant tout le materiel de securité en cas d avalanche. Je garde tout de meme un prise d'experience qui me fait evoluer de maniere plus reflechit en hors piste actuellement. Ce qui ne tue pas nous rend plus fort !

Lénaïc Léard